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Accueil >IndonésieEconomie, incitations fiscales & conditions de travailUn ouvrier gagne un salaire moyen de 222 euros brut par mois dans ce pays en 2008.
La police indonésienne est forte d’un long palmarès d’interventions dans les manifestations et les grèves des travailleurs. Le recours à la violence n’y est pas inhabituel. La militante syndicaliste Dita Sari explique que la police est souvent épaulée par des milices ou des groupes de casseurs recrutés par les employeurs.
D’après le Syndicat indonésien pour la Prospérité (KSBSI), les relations entre le gouvernement, les employeurs et les travailleurs sont toujours tendues. Il est fréquent que, lorsque les travailleurs tentent de mettre sur pied des syndicats, les entreprises les congédient ou rétrogradent les membres et les responsables syndicaux, ce qui instaure chez les travailleurs la peur d’organiser ou de s’affilier à un syndicat. Certains syndicats affirment que les organisateurs de grèves sont parmi les premiers licenciés lorsque les entreprises sont amenées à réduire leurs effectifs. Les syndicalistes citent également plusieurs agressions de leurs responsables par des groupes paramilitaires, soutenus par les militaires ou par la police et payés par les employeurs afin d’intimider les travailleurs ou de briser les grèves. Aucune mesure de prévention ou de réparation efficace n’a été mise en œuvre pour lutter contre de telles attaques aux syndicalistes.
Bien que la législation du travail soit d’application dans les sept Zones franches d'exportation, l’hostilité envers les syndicats s’y affiche en général plus ouvertement. Muhammad Lufti, président du Conseil national de coordination de l’investissement dans les Zones franches d'exportation a déclaré publiquement que les «investisseurs potentiels étaient très préoccupés par le problème syndical et le coût exorbitant associé au paiement d’indemnités aux travailleurs licenciés. Nous explorons à présent la possibilité d’un assouplissement de l’application de la législation du travail dans les ZES».
Afin de réduire les coûts du travail et d’éliminer les syndicats, les entreprises déposent leur bilan pour ne pas avoir à payer les indemnités de licenciement prévues par la loi. Elles ferment leurs usines pendant quelques jours puis réembauchent leurs employés à un coût moindre en leur faisant signer des contrats à court terme. Les responsables syndicaux et les militants ne sont généralement pas réembauchés. Apparemment, les employeurs agissent de la sorte avec l’approbation des Commissions pour le règlement des conflits du travail tant au niveau central qu’à celui des provinces.
Salaire minimum constaté (US$/jour)
2005 2 US$/jour chez/pour The Gap Inc. |