|
ENTREPRISES |
Découvrez la réalité des entreprises et des marques!
|
TRANSNATIONALE.ORG |
Site d'information indépendant et gratuit sur les grandes entreprises. |
Accueil >HaïtiEconomie, incitations fiscales & conditions de travailLa zone franche de la CODEVI (Compagnie de développement industriel) a été établie en août 2003 dans la ville d’Ouanaminthe, à la frontière avec la République dominicaine. Elle est administrée par l’entreprise vestimentaire, Grupo M. L’entreprise, dont le siège se situe en République dominicaine, a construit l’usine grâce à un prêt de 20 millions de dollars de la Société financière internationale (SFI), la branche de la Banque mondiale qui octroie des prêts au secteur privé. Ce prêt était conditionné au respect par l’entreprise de la liberté syndicale et du droit de négociation collective. Cependant, les droits des travailleurs sont régulièrement enfreints et des tentatives pour former un syndicat ont entraîné des licenciements, et notamment un licenciement massif de 350 travailleurs en juin 2004.
Les droits d’organisation et de négociation collective sont pratiquement inexistants. À la suite du chaos politique de ces dernières années et en raison du climat de violence ainsi que du taux de chômage record, mais également grâce à la complicité d’un appareil étatique assez faible, les employeurs bénéficient d’une liberté totale. Les employeurs imposent généralement les salaires de façon unilatérale. Les conditions de travail sont généralement déplorables et ne correspondent pas aux normes sanitaires et de sécurité. Les employeurs, prétextant le désir des Haïtiens de travailler à n’importe quel prix, commettent régulièrement des abus en nivelant par le bas les salaires proposés, ignorant jusqu’au salaire minimum légal établi par la législation haïtienne. Beaucoup de travailleurs sont employés sans contrat ou ignorent l’existence du Code du travail. Il arrive même que les travailleurs ne connaissent pas le nom de l’entreprise dans laquelle ils évoluent et se trouvent donc dans l’incapacité de défendre leurs droits. En conséquence, ceux qui tentent d’organiser les travailleurs en syndicat font l’objet de constantes intimidations ou sont licenciés, le plus souvent au mépris de la législation du travail. Pour éviter que les travailleurs ne se syndiquent, les employeurs accordent des bénéfices à ceux qui ne sont pas membres d’organisations syndicales.
Les cinq parcs industriels qui se trouvent dans la capitale haïtienne ou à sa périphérie ressemblent fortement, en termes de droits syndicaux, à la majorité des ZFE implantées dans la région des Amériques. La seule véritable différence étant leur nom et le fait qu’ils offrent aux investisseurs peu d’incitants fiscaux. Les syndicats n’y sont pas les bienvenus et les organisateurs se trouvent confrontés à des mesures d’intimidation. Les travailleurs de l’industrie vestimentaire, qui sont principalement des femmes âgées de 25 à 35 ans, sont poussés en raison de leur pauvreté à accepter des salaires allant de deux à trois dollars cinquante par jour, soit trois fois moins que dans la République dominicaine voisine.
Salaire minimum constaté (US$/jour)
2000 3 US$/jour chez/pour Marnier-Lapostolle |